Anais Ysebaert
Dans mon travail, je cherche à esquisser les murmures d’un monde invisible.Je suis inspirée par les danses macabres
de la fin du Xvème siècle mais aussi par la culture japonaise : Yoko Ogawa, Haruki Murakami, Shigeru Mizuki,
le buto d’Ushio Amagatsu et celui d’Akaji Maro... Penchée sur mon papier, je repense aux danseurs et
leur conscience épanouie dans tout leur corps.
Surgissent alors des postures qui s’impriment dans mes dessins, entre aquarelle et encre de Chine.
Après la catastrophe de Fukushima, des racines blanches ont grandi dans les corps de mes personnages,
devenus noirs, grattés au fusain. Peu à peu, le squelette tout entier est apparu, corps radiographié soumis à l’examen de nos regards graves.
Dans l’univers que je trace, tous les animaux endossent le rôle de guide et de passeur. Ce sont eux qui mènent mon regard et mes
personnages jusqu’aux limites de leur finitude, dans une danse fulgurante qui mêle leur chair et leur squelette.
Je travaille sur une frontière qui peut prendre des formes multiples : la frontière entre nos vies et nos rêves,
entre nos vies et nos morts, entre l’humanité et l’animalité.
La forêt agit comme une scène de théâtre où se joue non plus cette frontière, mais ces frontières.
Féebrile
Si je me suis longtemps contentée d'un mur blanc pour m'exprimer,
aujourd'hui, inspirée par le dessin, je souhaite créer des mondes plus pleins.
"Les Petites" est une série de photographies oniriques où je construis un décor miniature, peuplé d'objets du quotidien devenus
géants, faits de cartons découpés et peints et de pâte à modeler.
Des forêts, des théâtres, des chambres... prennent alors forme.
Et parmi tout ça déambulent des personnages tour à tour sauvages, seuls, inquiets ou inquiétants, remplis de désir ou d'angoisse,
si ce n'est les deux à la fois.
Chaque photographie est un rêve en noir et blanc racontant leurs histoires tel un livre de contes fantastiques mais cruels.
minchi
J'ai toujours été maladroite avec les autres.Bien sûr il y a des mots qui sont là, présents en moi,
cependant je pense qu'ils ne font pas partie d'un langage humain mais qu'ils sont d'une autre nature.
En ce monde, où il est difficile de communiquer et de vivre, je me suis passionnée pour les manga et leurs fictions.
Des univers imaginaires fascinants qui remplacent le réel, me donnant ainsi l'envie de créer des scènes uniques avec des personnages
exposant visuellement leurs émotions.
D'une certaine manière ces personnages parlent pour moi et communiquent à ma place.
Risa mehmet
Mon travail se nourrit du dialogue constant entre ma mémoire, mon passé, mes complexes, mes tristesses,
entre traumatismes et cauchemars.
Pour moi, même maintenant, ce sont toujours les ambiances, les odeurs liées aux peines de coeur plutôt que les joies et les moments
heureux, qui me reviennent en mémoire.
La plupart du temps, les gens oublient ce genre de pensées mais moi non, bien au contraire, je pense qu'il y a plein d'éléments
intéressants à analyser dans ces choses là.
En embrassant ces souvenirs douloureux, on devient plus conscient des autres, plus en empathie.
On prend également conscience de l'importance de vivre dans l'instant.
Ce que je voudrais transmettre au spectateur avec mes oeuvres c'est cette idée que dans nos coeurs se trouvent des parties endommagées
mais que l'on n'est pas seul face à ça, qu'au fond tout le monde partage les mêmes problèmes.
wassa
Pour moi,
dessiner, créer c'est comme manger,dormir, rêver, aimer, prier.
C'est une routine naturelle et en même temps singulière, à part.
Je suis fascinée par toutes ces choses éphémères et délicates,
presque détruites, sans plus aucune raison d'être, ni signification.
Avec les dessins et les objets que je crée, j'explore
le spectre de tous les sentiments obscurs et énigmatiques qui sont là, en moi.
Syota SASABE
Bien souvent l'essentiel chez l'être humain c'est d'être jaloux, haineux, violent envers les autres.
Les motifs que je crée en combinant peinture et stylo sur mes croquis,
sont comme tous ces masques qui cachent les sentiments noirs que l'on nourrit.
Une sorte de maquillage spécial, qui agit comme une performance montrant la folie et la mort.
Pour cette série, inspirée par les "dames blanches" et les esprits errants,
j'ai travaillé l'idée d'une femme qui vivrait parmi nous tout en embrassant les diverses noirceurs de son esprit.
Kosuke AJIRO
J'aime travailler l'imaginaire, les fantaisies. Tout petit, je passais mon temps à jouer aux poupées.
Désormais, j'imagine des histoires et je les dessine.
Peut être est-ce l'influence des légendes et des contes de fées,
mais je choisis toujours de dessiner des paysages et des décors venus de pays étrangers.
J'aime les mondes où s'entremêlent le réel et l'irréel.
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Directed by Kisako KIMOTO(gallery maison d'art)
文責 : 木本起佐子(メゾンダール)
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